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mercredi 27 juin 2012

Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 10

ASHTAVAKRA continue :

X  
ASHTAVAKRA : Quand le désir, notre ennemi, et les objets, pleins de non-sens, et notre destin ici-bas, cause des deux premiers, quand tout cela a disparu, rien nulle part ne peut capter ton attention. ||1||

Comme la magie d’un rêve qui peut durer trois jours ou cinq, regarde tout ce qui t’échoit : cadeaux, épouse, maison, richesse, terre et amis. ||2||

En quelque endroit que le désir surgisse, sache que là coule un monde éphémère. Tourné vers un détachement complet, tout désir alors disparu, tu peux atteindre à la tranquillité. ||3||

La nature d’un lien est d’être pur désir. Qu’il disparaisse, on parle alors de liberté. Le simple non-attachement au monde donne la joie de la gagner à chaque instant. ||4||

Toi seul es la conscience que rien n’affecte. Mort est ce monde, tout comme l’est le non-être. Même l’ignorance n’est rien, elle. Qu’est ce désir de connaissance qui subsiste encore en toi ? ||5||

Royaume, enfants, épouses, incarnations physiques et bonheurs, même si tu leur es attaché de tout l’être, cela est déjà mort, vie après vie. ||6||

Assez de choses, assez de désirs, assez d’actions même bien faites. Dans la jungle du monde mouvant, la pensée n’en est jamais rassasiée. ||7||

Pendant combien de vies n’as-tu pas accompli l’action avec ton corps, ta pensée, tes paroles, l’action épuisante et funeste ? Dès aujourd’hui, à cette action, mets un terme définitif. ||8||

Ainsi ont été prononcées
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 10 -
d'
ASHTÂVAKRA SAMHITÂ avec son élève JANAKA

à la semaine prochaine pour
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 11

vendredi 22 juin 2012


Et si l'universel était une forme d'égoïsme ?
Avec l'essayiste Caroline Fourest.

Caroline Fourest et Raphaël Enthoven tentent de répondre aux questions philosophiques qui tournent autour de l'universel

Tous nos semblables sont différents... Faut-il accorder sa préférence à ce qui nous identifie les uns aux autres ou bien à ce qui nous distingue ? 

Comment souscrire à l'universel sans verser, paradoxalement, dans l'ethnocentrisme ? Est-ce aux dépens d'autrui qu'on voit en lui notre alter ego ? 

Et si l'universel était une forme d'égoïsme ?
Comment être universaliste sans se prendre soi-même pour une norme ?

Comment, à l'inverse, respecter les différences sans verser dans l'indifférence ?
 
(France, 2011, 26mn) ARTE France

En effet, Rinpoché (mon maître pardon) pas lus tard qu'hier soir nous rappelait que se focaliser seulement sur la nature de l'esprit et sur sa réalisation absolue nous coupait du relatif et donc les maîtres de folle sagesse (comme  lui aussi donc) travaillent avec nous principalement sur le relatif, en mettant des battons dans les roues de notre ego (pas de nous).   
Et personnellement, je trouve que la SEP en fait partie comme moyen habile face à l'ego (toujours destructeur) afin de le révéler (révéler nos tendances karmiques nocives pour l'éveil complet) et nous permettre de le purifier. C'est comme dit il habituellement "faire sortir le jus de chaussette pendant la lessive, ensuite on rince à grande eau et là c'est purifié".

Bref le maître de folle sagesse fait sortir notre jus de chaussettes sales, c'est un des moyens habiles relatifs de la pratique, issus de la philosophie et psychologie bouddhique (les Abbhidharma). 

Cela rejoint tout à fait ces préoccupations : travailler sur soi avant de prétendre pouvoir améliorer le monde qui nous entoure.

  http://videos.arte.tv/fr/videos/philosophie-6737542.html
Rassembler plutôt que ressembler
Droit à l'indifférence plus qu'à la différence

Où Commence l'universalisme et
où commence l'impérialisme ?

Où commence la bienveillance
et où commence l'ingérence ?

 L'universel n'est pas manichéen ni moraliste.

mercredi 20 juin 2012

Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 9

ASHTAVAKRA continue :


IX  
ASHTAVAKRA : Action et non-action, et toutes les dualités, quand cessent-elles, et pour qui ? Comprends que ces questions ne viennent pas du savoir. Reste au-delà du désir et du renoncement. ||1||

Heureux celui, mon fils, en qui la simple observation des affaires humaines a mis un terme à son triple désir: la vie, l’amour et le savoir. ||2||

Éphémère est ce monde, affecté par ces trois douleurs, c’est un objet sans valeur qu’il faut abandonner. Quand on a vu cela, on atteint la sérénité. ||3||

Qu’est-ce qu’un temps et qu’est-ce qu’un âge où les dualités n’existent plus pour l’homme ? Quand on renonce à ces dualités, on vit au fil de chaque instant, on peut atteindre alors au terme ultime. ||4||

Diverses sont les pensées des Rishi, des ascètes et des sages. Quel homme, en percevant cette diversité ne dépasse pas le savoir pour atteindre à la sérénité ? ||5||

Quand on a fait le tour des apparences, est-ce que l’on n’est pas un maître au regard de l’esprit, puisqu’on s’est affranchi du mouvement des choses par le détachement que donnent une vision égale et le dépassement du savoir ? ||6||

Vois que les formes des choses ne sont que les choses, et réellement rien d’autre. Alors en un instant libéré de tout lien, tu seras dans ta vraie nature. ||7||

Tout ce qui nous habite n’est que réalité mouvante. N’en retiens aucune parcelle. C’est du renoncement à tout ce qui t’habite que provient le renoncement à la réalité mouvante. N’existe plus alors que l’énergie de l’être. ||8||

Ainsi ont été prononcées
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 9 -
d'
ASHTÂVAKRA SAMHITÂ avec son élève JANAKA

à la semaine prochaine pour
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 10

mercredi 13 juin 2012

Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 8

ASHTAVAKRA  répond à son élève :


VIII  
ASHTAVAKRA : On est prisonnier quand la pensée veut ou pleure, renonce ou prend, bondit de joie ou enrage. ||1||

Mais on est libre quand la pensée ni ne veut ni ne pleure, ni ne renonce, ni ne prend, ni ne bondit de joie, ni n’enrage. ||2||

On est prisonnier quand la pensée s’attache au vécu, mais on est libre quand la pensée se détache de chaque chose perçue. ||3||

Lorsque le moi n’existe pas, on est libre, mais quand le moi existe, on est prisonnier. Quand on comprend cela, c’est véritablement un jeu que de ne pas avoir à renoncer ou à prendre. ||4||


Ainsi ont été prononcées
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 8 -
d'
ASHTÂVAKRA SAMHITÂ avec son élève JANAKA

à la semaine prochaine pour
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 9

mercredi 6 juin 2012

Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 7

JANATAKA continue :

VII
JANAKA : Mon être est océan sans fin, en lui les sédiments du monde vont et viennent, au gré du vent de leurs propres limites, mais mon être n’en subit pas le poids. ||1||

Mon être est océan sans fin, en lui les vagues de la vie, par leur nature propre, déferlent ou se résorbent, mais pour mon être il n’est ni marée ni reflux. ||2||

Mon être est océan sans fin, en lui existe une fiction qu’on appelle le monde, et c’est avec une sérénité totale, soustrait à toute forme, que mon être l’habite. ||3||

La conscience n’est pas dans les formes, pas plus qu’il n’existe de forme pour la conscience qui est sans fin, que rien n’affecte. Aussi est-ce sans attaches, sans désirs et tranquille, que mon être est présent au monde. ||4||

Mon être n’est que conscience, le monde est un fantasme pour mes sens. Aussi, pour mon être, comment et où existerait l’idée de renoncer et d’avoir ? ||5||


Ainsi ont été prononcées
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 7 -
d'
ASHTÂVAKRA SAMHITÂ avec son élève JANAKA

à la semaine prochaine pour
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 8